Un rendez-vous avec un forgeron.

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22 Août 1455

Aiguemarine

Aiguemarine avait été récupérer son fidèle Altaïr chez le palefrenier.
Quelques jours plus tôt, en lui rendant une petite visite, elle s'était aperçue que son cheval avait perdu un fer.

Aiguemarine en avait parlée à son époux, espérant que ce dernier connaîtrait un maréchal-ferrand. Mais cela faisait un moment qu'il avait quitté le village de son coeur, et n'avait pût aider sa femme.

Qu'à cela ne tienne. Aiguemarine en avait parlé en taverne à Bebone qui lui avait chaudement recommandé une amie : Gav

Elle lui avait donc envoyé missive afin de savoir si elle pouvait l'aider , mais, hélas, cette dernière ne pouvait lui rendre ce service. En revanche, Gav lui avait dit de prendre contact avec un autre forgeron, du nom d'Aedes de Vendunor.

Ce dernier avait répondu favorablement à la demande d'Aiguemarine. Certes, il lui disait être novice dans ce métier.
Il fallait bien débuter... et puis Aiguemarine et Nic devaient poursuivre leur voyage.

Aiguemarine tirait doucement par la bride son cheval dans les rues de Bourbon qui paraissaient bien vides...
Sur le chemin, elle avait interpellée un groupe d'enfants qui traînait, ravis de ramasser quelques écus en échange du renseignement.

Elle était enfin arrivée...du moins l'espérait'elle.

Aiguemarine attacha Altaïr à un arbre non loin et se présenta à la porte. Celle-ci était entrouverte. Une forte chaleur émanait de l'atelier. C'était bien une forge... Il ne lui restait donc plus qu'à savoir si c'était bien celle d'Aedes de Vendunor.
Elle poussa un peu plus la lourde porte et s'écria :

Hé ho... y'a quelqu'un ?! je cherche un Messire du nom d'Aedes de Vendunor...

Aiguemarine, restée dans l'encadrement de la porte, scrutait l'atelier... à la recherche dudit forgeron.

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Aedes

Dans son rêve, Aedes entendait la jolie voix de Gav qui l'appelait. Mmmmh, que c'était agréable... Puis un doute s'insinua : pourquoi m'appelle-t-elle Messire ? Et quelle est cette voix, elle est belle, mais ce n'est pas celle de Gav !?

Aedes se réveilla en sursaut, endolori par la position inconfortable qu'il avait prise pendant son sommeil contre le soufflet de la forge. Encore désorienté, il localisa difficilement la source de l'appel. Il se dirigea vers la porte, ébloui par la lumière, et la main en visière devant les yeux il reconnut enfin Dame Aiguemarine rencontrée la veille en taverne.

Pardon ! Pardon ! Bonjour ! Entrez donc, gente Dame, je dormais, mais je ne vous ai pas oubliée. J'ai forgé toute la nuit et je suis fier du résultat. Venez voir, c'est mon premier ouvrage...

Aedes se précipita vers l'enclume, se saisit d'un objet ressemblant à un fer à cheval et le brandit fièrement sous le nez d'Aiguemarine.

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Aiguemarine

Aiguemarine fronçait les yeux, essayant de voir si quelqu'un était là...

Soudain, elle aperçut une silhouette se diriger vers elle. C'était un homme. Il avançait d'un pas peu assuré. A quelques mêtres d'elle, elle le reconnut enfin. C'était bien lui... Aedes De Vendunor.
Un homme fort serviable qu'elle avait eue le plaisir de croiser la veille en taverne.

Aiguemarine inclina la tête afin de le saluer.

Pardon ! Pardon ! Bonjour ! Entrez donc, gente Dame, je dormais, mais je ne vous ai pas oubliée. J'ai forgé toute la nuit et je suis fier du résultat. Venez voir, c'est mon premier ouvrage...

En écoutant Aedes, Aiguemarine fût génée...et s'en voulait un peu.
De par l'urgence de sa demande, cet homme avait forgé toute la nuit... pour satisfaire sa demande.

Je ne sais comment vous remercier Messire... balbutia Aiguemarine tout en suivant Aedes...

Elle le vit se saisir d'un objet qui ressemblait fort à un fer à cheval. En tous les cas, Aedes semblait fier de lui...et il pouvait l'être. Le travail accompli était magnifique.

Et bien, pour un début, vous accompli un fort joli travail fit Aiguemarine tout en souriant.
La ville de Bourbon a bien de la chance de vous avoir !

Mon cheval, Altaïr, est dehors. Il n'attend plus que vos soins. Souhaitez vous que je l'amène ici, ou préférez vous travailler à l'extérieur ?!

Aiguemarine s'écarta un peu de la chaleur étouffante de la forge, attendant une réponse d'Aedes.

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Aedes

Aedes marqua un temps d'hésitation

Euh... le cheval... ah oui !... Le cheval !
Hum! Je l'avais oublié celui là. Laissez-le dehors sil vous plaît !

Aedes sortit et contempla Altaïr d'un air perplexe.
Puis il se tourna vers Aiguemarine et lui demanda d'un air faussement dégagé :

Vous savez leur parler aux chevaux ? Moi je suis poète, mais poète pour humains, je n'ai jamais essayé de murmurer à l'oreille des chevaux. Vous pourriez lui dire de se tenir tranquille ? C'est quelle patte ?

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Aiguemarine

Aiguemarine et Aedes sortirent de l'atelier...

Elle sentait que l'homme n'était pas à l'aise... Certainement la fatigue.
Il est vrai qu'Altaïr était un bel étalon noir, fougueux et se laissant difficilement approcher par des humains autres que sa maîtresse.

Ils approchaient de l'arbre où Aiguemarine avait laissée sa fidèle monture. L'animal broutait tranquillement quelques herbes, tourna la tête, se mit à renâcler fortement et à gratter le sol avec ses sabots lorsqu'il vit Aedes... Ce qui eût pour effet d'accentuer la peur de l'homme.

Vous savez leur parler aux chevaux ? Moi je suis poète, mais poète pour humains, je n'ai jamais essayé de murmurer à l'oreille des chevaux. Vous pourriez lui dire de se tenir tranquille ? C'est quelle patte ?

Aiguemarine retint avec son bras Aedes...

Restez à distance le temps que je le calme fit Aiguemarine d'une voix rassurante.
Mon cheval est souvent nerveux en présence d'inconnus..

Elle se mit face à Altaïr, attrapa la bride d'une main, tout en lui caressant le museau, puis l'encolure de l'autre.

Chuttttttttt, calme toi mon bel étalon, tout doux... murmura Aiguemarine...

L'animal s'apaisa quelques minutes plus tard. Aiguemarine jetait de temps à autre un regard à Aedes qui ne disait mot...

C'est la patte arrière droite. Son sabot s'est déferré...certainement lors de notre étape Montluçon Bourbon.
C'est bon, vous pouvez approcher et vous occuper de lui. Vous n'avez rien à craindre.

Aiguemarine continuait à caresser sa fidèle monture, de façon qu'Aedes puisse le ferrer tranquillement...

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Aedes

Aedes admirait la maîtrise d'Aiguemarine, mais se sentait moyennement rassuré.
Il sourit en pensant à Hannibal, son fidèle canasson plus très fougueux mais si pacifique.
Son sourire s'effaça quand il se trouva au pied du mur, c'est à dire devant la patte à ferrer, ce qu'il n'avait jamais fait. Il prit son courage à deux mains, le sabot dans une autre et le fer dans une quatrième qui venait d'on se sait où.
Il soupira de soulagement, les choses ne se présentaient pas trop mal, le fer était à peu près à la dimension voulue. Il évita de regarder Aiguemarine pour ne pas montrer sa nervosité et prit une voix assurée pour déclarer :

Bon, je vais chercher le matériel, le couteau pour apprêter le sabot, les braises pour chauffer le fer, les pinces, le marteau et les clous pour le fixer. Pendant ce temps là, vous pouvez lui chanter une berceuse !

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Aiguemarine

Aiguemarine esquissa un sourire aux propos d'Aedes. Mais elle n'était pas duppe. Son époux lui faisait souvent remarquer qu'elle avait comme un sixième sens... Sous ses airs faussement assurés, Aedes semblait avoir peur d'Altaïr...même s'il n'osait l'avouer.

Pas de problème Aedes, nous vous attendons.
Avez-vous besoin que je vous aide à ramener les outils ?!

Aiguemarine continuait à caresser son cheval. Cela la calmait. La nervosité d'Aedes commençait à déteindre sur elle. Elle espérait qu'il s'en sorte et qu'il arrive à le ferrer correctement. Le départ était prévu le soir même. Aiguemarine restait nerveuse...mais confiante.

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Aedes

Aedes n'entendit même pas la question d'Aiguemarine, il était entièrement concentré sur le travail qu'il devait accomplir. Il tenait à le réussir, pour rendre service, mais aussi pour ne pas être la risée du village.
Il fit deux aller-et-retours pour apporter tout le nécessaire.
Ensuite, dans un état second, il fit chauffer le fer, nettoya et para le sabot, ajusta le fer, planta les clous dans la corne, avec l'aide précieuse et efficace d'Aiguemarine qui calmait le cheval, présentait la patte de l'animal, tendait les outils, et l'encourageait discrètement de quelques commentaires élogieux. Même le cheval coopérait et ne s'agitait pas trop.
Quand Aedes s'écarta pour évaluer son travail, il poussa un grand soupir de soulagement et se détendit enfin. Il se risqua à plaisanter :

Bon ! On fait les trois autres pendant qu'on y est ?

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Aiguemarine

Elle l'avait "aidé" de son mieux, restant près d'Altaïr à le calmer si besoin, passant les outils à Aedes tout en écoutant ses consignes.

Puis, elle vit Aedes s'écarter de quelques pas. Le travail semblait achevé. Aiguemarine aperçut un sourire de satisfaction sur le visage d'Aedes.

Et lorsqu'il lui dit :

Bon ! On fait les trois autres pendant qu'on y est ?

Aiguemarine se détendit et lui dit d'un air taquin...et avec un grand sourire...

Pas de problème pour moi !

Puis regardant tour à tour sa monture et Aedes...

Mais je doûte qu'il soit d'accord lui... regardez !

En effet, Altaïr renaclait de nouveau et grattait la terre avec ses sabots, comme impatient de reprendre la route. Aiguemarine lui caressa l'encolure afin de le calmer un peu, puis fouilla dans ses sacoches, en sortit une bourse ainsi qu'une bouteille d'hypocras.

S'approchant d'Aedes, elle lui glissa la bourse dans les mains et lui dit :

Acceptez ces quelques écus en signe de ma gratitude Aedes. Sans vous, je n'aurai pu continuer mon voyage...
Tenez, après l'effort...le réconfort.

Aiguemarine lui montra la bouteille...

En revanche, je n'ai pas de godets. Je boirais bien un peu d'eau fraîche ! y'a t'il un puits ou une source où je puisse me rafraîchir ?!

Aiguemarine balayait du regard les environs...

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Aedes

Aedes fronça les sourcils et glissa promptement la bourse et la bouteille dans la sacoche d'où Aiguemarine les avait sorties.

Tout doux ! Faisons les choses dans l'ordre ! Il faut d'abord vérifier si Altaïr peut marcher.
Je vous accompagne tous deux jusqu'à la fontaine derrière l'atelier. Vous vous désaltèrerez . Ensuite, si tout va bien, j'accepterai volontiers la boisson.
Mais pas d'argent, ça me porterait malheur pour mon premier ouvrage!
Passez devant je vais regarder si le cheval ne boîte pas.

Aedes s'effaça devant Aiguemarine, il avait un grand sourire heureux aux lèvres.

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Aiguemarine

Aiguemarine fût étonnée de la réaction d'Aedes. La mine renfrognée, il avait remis la bourse et la bouteille dans la sacoche...

Ne voulant l'offusquer davantage... elle se tût et le laissa faire. D'habitude, elle aurait répliquée et aurait eue certainement le dernier mot, mais là...

Tout doux ! Faisons les choses dans l'ordre ! Il faut d'abord vérifier si Altaïr peut marcher.
Je vous accompagne tous deux jusqu'à la fontaine derrière l'atelier. Vous vous désaltèrerez . Ensuite, si tout va bien, j'accepterai volontiers la boisson.
Mais pas d'argent, ça me porterait malheur pour mon premier ouvrage!
Passez devant je vais regarder si le cheval ne boîte pas.

Aiguemarine obtempéra. Elle détacha son cheval, le prit par la bride et ils se mirent à suivre Aedes, parti devant...

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Aedes

A la fontaine, Aedes se détendit tout à fait : le cheval ne boîtait pas et buvait calmement dans l'abreuvoir.
Les yeux d'Aedes allèrent du cheval à la sacoche puis se posèrent sur Aiguemarine. Il sourit :

Nous devrions prendre exemple sur lui.
Un petit coup d'hypocras serait le bienvenu !
Vous ne buvez que de l'eau ?

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Aiguemarine

Ca avait l'air d'aller pour le cheval d'Aiguemarine. Le trajet séparant l'atelier de la fontaine s'était bien passé. L'animal ne boîtait plus...

Nous devrions prendre exemple sur lui.
Un petit coup d'hypocras serait le bienvenu !
Vous ne buvez que de l'eau ?

Aiguemarine sortit la bouteille de la sacoche, la tendit à Aedes et lui répondit :

Oui, et cela pour encore quelques semaines. J'attends un bébé.
Mais que ça ne vous empêche pas de boire. Vous le méritez amplement, au vu du travail accompli.

Elle s'approcha de la fontaine, y trempa ses mains et s'installa sur le rebord.

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Nictail

Tranquillement, Nic arrive pres de la forge d'Aedes.
Heureusement qu'on lui avait gentiment indiqué le chemin, il aurait pu se perdre.

Il trouve Aigue et Aedes pres d'une fontaine et constate que le travail est terminé.
Il s'approche et descend de monture. Il embrasse son épouse et salue le Messire Forgeron.

Coucou mon Amour ! Bonjour Messire Aedes.
Je vois que vous avez fait du tres bon travail. Merci beaucoup ! Sans vous, nous n'aurions pu continuer notre merveilleux préiple. Encore merci.

Se tournant vers son ange, après lui avoir jeté un peu d'eau à la figure.

Tu lui as bien donné ce que nous avions décider pour le remercier ?!
Je n'aime pas déranger les gens sans les récompenser et les remercier chaleureusement !

Nic sourit doucement à son ange et boit aussi un peu d'eau de la fontaine ...

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Aedes

Aedes accepta la bouteille en rougissant

Où ai-je la tête ?! J'avais oublié pour le bébé !
Allons, je bois une nouvelle fois à la santé de la mère et de l'enfant.

A ce moment arriva Nictail. Aedes le salua chaleureusement et le mit en garde

...Vous savez... pour le fer, à votre place je ferais vérifier le travail à la première occasion venue. Ce n'est pas parfait mais je ne peux pas faire mieux, désolé.
Je vais vous laisser maintenant.
Je vous souhaite un bon voyage.Vous repartez cette nuit ?

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Aiguemarine

Aedes et Aiguemarine échangeaient tranquillement...

Soudain, un cavalier s'approcha...
Hum... la monture lui disait vaguement quelque chose
C'était son époux...

Aiguemarine était heureuse de le retrouver. Nic descendit de Blitz et alla saluer Aedes. Puis il s'approcha d'elle, l'embrassa tendrement avant de l'éclabousser...

Nonchalamment, elle effleura le bassin avec sa main, et l'éclaboussa à son tour !
Y'avais pas de raisons qu'il y échappe...

Tu lui as bien donné ce que nous avions décider pour le remercier ?!
Je n'aime pas déranger les gens sans les récompenser et les remercier chaleureusement !

Aiguemarine expliqua à son époux qu'Aedes avait refusé d'être payé pour le travail accompli...

Aedes mit en garde Nic. A la première occasion, il faudrait re-vérifier les fers d'Altaïr...

Vous avez fait du bon travail Aedes ! mais promis, nous ferons vérifier tout cela dès que possible... si cela peut vous rassurer.
Nous reprenons notre route ce soir
Peut-être nous reverrons nous ?! en tous les cas, vous serez accueilli chaleureusement à Montbrison.
Aedes les salua et prit congé. Le couple se retrouva seul. Ils en profitèrent pour se prélasser un peu et se désaltérer. L'heure du départ approchait...Il était temps d'aller chercher le reste des affaires à l'auberge.

Ils remontèrent sur leurs chevaux et traversèrent au pas la ville de Bourbon.

» Quand rectrice rime avec nourrice !